Casablanca est la ville la plus grande et la plus peuplée du Maroc avec plus de 4 millions d’habitants répartis sur 1 615 km². La capitale économique du Royaume a connu ces dernières années plusieurs changements urbanistiques suite à de nombreux programmes de réhabilitation. Zoom aujourd’hui sur le grand chantier de restructuration de Casablanca !
Les projets de réhabilitation du Grand Casablanca
En avril 2014, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné le coup d’envoi de plusieurs projets de réhabilitation visant à réaménager et restructurer Casablanca. 4 ans après le lancement de ces programmes, plus de 1 300 constructions ont vu le jour à l’ancienne médina. Des anciennes maisons ont fait l’objet de plusieurs diagnostics techniques afin d’éviter des éventuels dégâts. Les études ont montré que 1 040 logements doivent être réhabilités ou entièrement démolis.
Les programmes de réaménagement de la capitale économique portent également sur la mise en place des services de proximité et de commodité, surtout dans les quartiers défavorisés, tels que l’ancienne médina. La crèche « Bab Marrakech » fait partie des actions réalisées dans le cadre des projets de réhabilitation de Casablanca. Cet établissement a pour but d’accueillir les enfants en bas âge et leur offrir un cadre agréable afin de s’épanouir. C’est dans la même optique que la maison des jeunes « Derb Cadi » a été construite. Ce foyer propose aux femmes et aux hommes tout un tas d’activités ludiques pour se dépenser et passer leur temps libre. L’ancienne médina de Casablanca abrite désormais aussi un centre sportif et de loisirs ainsi qu’un espace artisanal pour valoriser le patrimoine marocain.
La valorisation du patrimoine architectural de l’ancienne médina de Casablanca
L’ancienne médina de la capitale économique a été inscrite au patrimoine de Casablanca sur la décision du ministère de la culture, en plus du cinéma ABC, du Vélodrome et de l’immeuble Alexandre situé sur l’avenue Mustapha Maâni. C’est pour cette raison que des plans de réhabilitation ont été mis en place dans le but de valoriser le patrimoine architectural. Ces édifices sont désormais protégés et ne peuvent être ni démolis, ni transformés. Ceci est le fruit d’une grande persévérance de la part de l’association « Casa Mémoire » qui lutte contre la déperdition des monuments de Casablanca. C’est dans ce cadre que l’édifice Dar Khammar va être transformé en une maison d’hôtes « Dar Diafa » tout en préservant son aspect authentique et traditionnel.
L’éradication des bidonvilles de Casablanca
Selon le ministère de l’Aménagement du Territoire Nationale, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, 227 131 ménages ont été relogés dans des logements salubres. Une enquête nationale menée pour évaluer les impacts des plans de lutte contre les bidonvilles sur les conditions de vie des ménages en 2015 a montré que 90% des personnes qui ont profité de ces programmes apprécient leurs logements salubres et 61% des familles sont satisfaits de l’emplacement de leurs nouveaux biens.
Le programme « Villes Sans Bidonvilles » a été lancé en 2006 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors d’un discours royal prononcé à Agadir. Ce plan de réhabilitation concerne 85 villes à travers le Maroc et a réussi jusqu’à présent à éliminer les habitats insalubres de 59 pôles urbains.
La première démarche de ce programme consiste à recaser les ménages dans des logements salubres répondant à toutes les normes d’hygiène et de sécurité. La superficie de ces biens varie entre 64 et 70 mètres carrés pour les ménages composés d’une seule famille et 80 mètres carrés pour les familles nombreuses. Pour ce faire, des lotissements ont été attribués aux personnes qui occupaient des bidonvilles afin d’y construire des maisons.
Le logement social et économique pour reloger les ménages bidonvillois
Les appartements économiques et sociaux ont proliféré ces dernières années à Casablanca, surtout dans les quartiers périphériques tels que Errahma, Oulfa, Sidi Moumen et Ain Sbaâ. Plusieurs projets ont été mis en place dans le but de reloger les anciens ménages des bidonvilles. Selon le ministère de l’Aménagement du Territoire Nationale, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, Le prix de ces biens attribués à des bidonvillois suite à des recensements ne dépassent pas 120 000 dirhams et chaque appartement s’étale sur une superficie de 60 mètres carrés au maximum. L’Etat subventionne ces appartements afin de permettre aux ménages à budget limité d’acquérir ce genre de logement. Cette aide financière peut aller jusqu’à 40 000 dirhams par logement.
Casablanca est une ville à fort potentiel économique et démographique qui contribue à augmenter le taux d’accroissement du PIB national de 25%. Aujourd’hui 6 programmes de réaménagement sont en cours d’exécution et concernent l’ancienne médina, le centre-ville ainsi que les différents patrimoines architecturaux. La capitale économique fait également partie des pôles urbains qui ont profité du plan « Villes sans Bidonvilles ». En attendant l’éradication de ces logements insalubres, le ministère concerné a mis en place un programme visant à restructurer les bidonvilles en créant une infrastructure et des équipements qui facilitent la vie des résidents.
Hajar Khalil
