OPCI : Entre audace et réserve !

Les placements financiers prennent une place de plus en plus importante dans le marché financier mondial et il est clair qu’au niveau national, l’immobilier n’y échappe pas. Le projet de Loi de Finances 2017 (PLF 2017) a prévu des mutations fiscales promouvant le redressement du secteur de l’immobilier.

A cet effet, les professionnels ne peuvent que s’en réjouir à cause du contexte morose par lequel sont passés les mastodontes marocains de l’immobilier. Il s’agit alors des Organismes de Placements Collectifs en Immobilier (OPCI) qui prônent d’abord et avant tout le profit du marché immobilier sans mobilisation de fonds importants, donnant ainsi la possibilité aux personnes physiques d’épargner dans l’immobilier pour de faibles montants. Cependant, ces placements vont incontestablement permettre d’accroître la demande et de stimuler l’investissement, cela étant affirmé par tous les professionnels du secteur. Toujours dans le même ordre d’idées, les membres de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers n’ont pu affiché qu’un très grand optimisme à l’égard des avantages fiscaux découlant du projet de loi, reconnaissant principalement les profits apportés par ces derniers. La problématique serait alors la suivante : en quoi le projet de loi de Finance 2017 favorise-t-il la dynamisation du secteur de l’immobilier ?

Les trois principaux avantages fiscaux avancés par le PLF 2017 sont les exonérations :

  • Totale permanente de l’impôt sur les sociétés relativement aux bénéfices réalisés dans le cadre de leur activité de location d’immeubles construits à usage professionnel ;
  • Permanente concernant les dividendes perçus et les intérêts servis en amont aux OPCI en matière de retenue à la source
  • Des sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices pour le rachat d’actions ou de parts sociales des OPCI.

Toutefois, certains prétendent que d’autres impératifs doivent se conjuguer à ces prérogatives afin d’aboutir aux résultats escomptés. Ahmed Rahhou, récent PDG de CIH Bank, et Kettani jugent qu’il serait nécessaire d’élargir le champ d’action de ces OPCI en mettant l’accent sur l’immobilier résidentiel puisque les statistiques l’ont clairement démontré : « 87% des demandeurs optent pour l’acquisition du bien immobilier et par conséquent, seuls 13% choisissent la location ».  C’est pourquoi Rahhou, juge utile de procéder à l’amendement du texte de loi relatif aux OPCI en y intégrant le locatif résidentiel. D’autant plus que la relation propriétaires-locataires présente une relation conflictuelle à cause de la divergence de leurs attentes puisque les propriétaires sont partisans de laisser leurs biens inoccupés quand les locataires sont demandeurs.

Ajoutons à cela que CIH Bank s’est déjà doté du créneau des OPCI par le biais de la création d’Ajarinvest. Il s’agit d’une structure qui opérera la gestion de sociétés et des fonds de placements d’investissement dans des immeubles en vue de leur location. Notons enfin que Ajarinvest est détenue par la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) à hauteur de 60% d’une part, et par CIH Bank à hauteur de 40%, d’autre part.

sources:
Financenews.press.ma
Medias24.com