Ajili Othmane : « La vente accuse un recul important par rapport aux années précédentes, mais on ne peut pas parler d’une véritable crise immobilière à Agadir »

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Ajili Othmane, agent immobilier à Agadir, nous expose les dessous de la situation du secteur immobilier dans la ville Amazighe.

  • Depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?

Je suis associé dans une agence d’intermédiation immobilière en activité depuis 10 ans. Lauréat de l’école Hassania des ingénieurs, je me suis toujours intéressé au secteur de l’immobilier.

  • Comment jugez-vous l’état du secteur immobilier à Agadir en 2017 ?

Le secteur immobilier est actuellement en état de stagnation. Bien que l’on trouve de nouveaux projets de construction partout dans la ville, la vente accuse un recul important par rapport aux années précédentes. On ne peut toutefois pas parler d’une véritable crise immobilière à Agadir. Le marché locatif se portant assez bien cette année, certaines personnes achètent des appartements pour les louer aux estivants et touristes qui affluent pendant l’été. Ces appartements sont plus considérés comme des investissements rentables pour leurs propriétaires.  

  • Peut-on donc dire que l’offre dépasse la demande ?

En effet, la demande est assez inférieure par rapport à l’offre sur le marché. Contrairement aux années précédentes, les marocains résidants à l’étranger (MRE) ne convoitent plus autant les biens immobiliers. Auparavant, un seul MRE pouvait s’approprier deux appartements. A présent, on constate que cette catégorie préfère davantage se tourner vers la location.

  • Quels sont les problèmes dont souffre le secteur actuellement ?

L’un des problèmes majeurs qui sévissent dans le secteur immobilier touche principalement les prix des biens. En effet, ces derniers sont bien trop élevés pour qu’un simple citoyen, fonctionnaire ou salarié, puisse posséder sa propre maison sans avoir recours aux prêts bancaires. Certaines zones de la ville, à l’instar de Hay Mohammadi proposent des appartements à partir de 9000 DH/m2.

  • De nouveaux projets de construction ou d’aménagement pour cette année à votre connaissance ?

La ville d’Agadir connaît actuellement des travaux d’aménagement qui concernent deux pôles. A savoir, le pôle sud qui comprend Hay Essalam, Hay El Houda, et celui de l’ouest. Ce dernier englobe Hay Mohammadi qui devait contenir le projet Islane avec des appartements de haut standing. Le projet incluait également des hôtels et des écoles, donnant vie à la nouvelle ville d’Agadir. Hélas, le projet n’a toujours pas abouti. Pire encore, l’emplacement réservé aux appartements luxueux à 80 ou 90 millions DH, jouxte à présent les zones réservées aux habitations de type logement social. Ceci a soulevé un tollé parmi les acheteurs indignés de cette flagrante imposture.

  • Quelles solutions pour remédier à cet état de stagnation que connaît le secteur immobilier à Agadir ?

Il est indispensable que les agences immobilières, les promoteurs ainsi qu’agents immobiliers indépendants unissent leurs forces afin de trouver une solution pérenne aux problèmes rencontrés par le secteur immobilier au sein d’Agadir. Cette dernière est une ville touristique par excellence et regorge d’opportunités pour tous les acteurs du secteur immobilier. Pour peu que l’on investisse en des projets conformes aux normes ainsi qu’aux besoins des citoyens, cette stagnation ne saurait durer davantage.

Propos recueillis par Amal Abbad