Croissance immobilière et trafic de sable au Maroc

Selon un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) sur la surexploitation du sable dans le monde, 10 millions de mètres cubes de sable sont utilisés de manière illégale dans la construction. Ce constat alarmant n’est pas sans conséquence, puisque les dunes disparaissent progressivement. 

Les projets immobiliers touristiques sont ceux qui utilisent le plus le sable des plages, selon le même rapport. Du sable qui n’est pas traité convenablement et donc non conforme aux critères du BTP. Cet acte est passible d’un à cinq ans de prison au Maroc mais cela n’empêche tout de même pas de dépouiller les plages d’une manière régulière et surtout intensive. 

Dans sa déclaration au journal Le Figaro, le président de l’Association nationale de protection de l’environnement et du littoral, Jawad Hadi, affirme que “les dunes ont disparu de plusieurs plages de Mohammedia dont Monica”. Ce militant écologiste ajoute qu’il y a deux sortes de trafic de sable, à savoir les petites exploitations illégales et les mafias structurées qui dérobent les plages.

Le trafic de sable est un fléau qui touche toutes les plages Marocaines. Certains utilisent même des techniques et des outils sophistiqués pour transporter cette ressource tant convoitée. La croissance immobilière en général et surtout des projets balnéaires va au détriment du pillage de sable. C’est pour cette raison que la plupart des régions qui ont connu le construction de nouveaux ensembles résidentiels “pieds dans l’eau” souffrent beaucoup d’un grand recul des dunes et d’un important morcellement des falaises. L’activité immobilière a aujourd’hui un impact majeur sur l’érosion des plages.

Rappelant que le Maroc fait de l’écologie l’une de ses principales priorités. Le Royaume a même accueilli la COP 22 en 2017 et met aujourd’hui tout en oeuvre pour préserver l’environnement. Un plan national visant à protéger le littoral est en cours de validation par le Ministère de l’énergie, des mines et du développement durable.

Hajar Khalil