Les propriétaires Marocains des biens à l’étranger sous la loupe de L’Office marocain des changes

À une époque où le Royaume du Maroc met tout en œuvre pour attirer des investissements étrangers, de nombreux Marocains investissent dans d’autres pays. Une étude récente publiée par le Conseil Général des Notaires Espagnols a révélé que les Marocains se classaient au premier rang des pays hors Union Européenne pour l’achat des biens immobiliers en Espagne. Les transactions sont effectuées particulièrement dans le sud du pays, où les prix de l’immobilier ont enregistré une nette baisse. Sarouty vous propose de voir de plus près les séquelles de ces investissements sur la conjoncture économique actuelle.

De plus en plus de Marocains investissent dans le secteur immobilier à l’étranger

Le rapport publié par le Conseil Général des Notaires Espagnols concernant les transactions immobilières des Marocains à en Espagne a suscité de nombreuses controverses. En effet, d’importantes sommes d’argent ont été introduites clandestinement au Maroc, ce qui a inquiété l’office des Changes Marocain. Ceci a poussé l’organisme à envisager d’introduire de nouvelles réglementations pour empêcher la fuite de capitaux vers d’autres pays, ainsi que l’organisation des transferts d’argent.

L’étude met en évidence le fait que les investissements des citoyens non européens dans des biens espagnols leur permettent d’obtenir des cartes de séjour ou même la nationalité Espagnole. À cet égard, les Marocains ont acheté plus de 3 662 propriétés en 2018 et ont devancé les Chinois qui ont acheté 2222 propriétés et les Russes qui ont acheté 1689 propriétés en Espagne.

Au Maroc, le secteur immobilier rencontre plusieurs lacunes qui l’empêchent de sortir de sa grisaille. Selon Bank Al-Maghrib, les transactions liées aux propriétés résidentielles ont diminué de 8,7% en 2017. L’année 2018 n’était pas plus encourageante puisque le marché immobilier a enregistré une chuté de 3% au premier trimestre, puis de 4,4% au deuxième trimestre. Plusieurs personnes préfèrent reporter leurs investissements immobiliers. Le nombre des prêts bancaires approuvés par les banques a également tendance à baisser, même si ces établissements ont eu tendance à offrir des taux d’intérêt très avantageux.

Les nouvelles démarches envisageables par l’Office Marocain des Changes

Lors de son interview avec l’Economiste dans son numéro paru le 2 janvier 2019, le directeur de l’Office marocain des changes, Hassan Boulaknadal, a affirmé qu’une enquête sera bientôt lancée concernant les achats immobiliers clandestins à l’étranger par les Marocains possédant une résidence fiscale au Royaume. En effet, ces transactions ne respectent pas le règlement Marocain puisqu’elles ne disposent pas de l’accord préalable de l’Office des Changes. Dans le cas où il s’avère que es détenteurs de ces biens ont commis une infraction, une amende doit être payée et peut atteindre 6 fois le prix de la propriété. Les propriétaires risquent même la prison si jamais leurs dossiers sont présentés à la justice. depuis  2014 jusqu’à 2019, près de 600 dossiers de transactions illicites ont été examinés.

Pour mener cette enquête en bonne-et-due forme, l’Office des Changes collaborera avec les administrations ainsi que les professionnels nationaux et étrangers.  Un dispositif d’échange d’information sera mis en place pour traquer ceux qui enfreint la loi.

En 2017, l’Office de change a réalisé presque 2 000 contrôles dont 10% sur le terrain concernant des personnes physiques et des entreprises. Résultat : « le redressement d’une assiette de 100 M DH pour les personnes physiques et 2,5 MM DH pour les personnes morales », selon Hassan Boulaknadal. Pour éviter les fraudes et assurer un meilleur suivi des demandes, plusieurs secteurs ont été digitalisés, dont quelques volets de l’Office des Changes.

La nouvelle technologie pour encourager les Marocains à investir dans le Royaume

Les nouvelles technologies sont aujourd’hui nécessaires dans de nombreux domaines pour générer autant de bénéfices. L’immobilier est l’un des secteurs qui ont bénéficié de la digitalisation de ses services dans le but de fluidifier les transactions même aux MRE. Mohafadati par exemple est un service qui permet de réaliser un suivi des titres fonciers et de limiter ainsi les spoliations immobilières. De nombreux professionnels de l’immobilier ont également revisité les techniques de marketing traditionnelles, et la plupart d’entre elles ont recours désormais au marketing numérique, afin de toucher autant d’acheteurs potentiels. De plus en plus de promoteurs et d’agences immobilières utilisent des techniques de vente performantes, telles que les visites guidées en 360°ou encore des publicités sur les sites intermédiaires et les réseaux sociaux. Il faut rappeler que de nombreux acheteurs et locataires cherchent un hébergement en effectuant une simple recherche en ligne.

Les professionnels de l’immobilier usent aujourd’hui de créativité pour inciter les Marocains à investir dans leur pays en leur offrant des produits luxueux semblables à ceux disponibles à l’étranger. Practices de golf, lacs artificiels, parc aquatique, piscines privatives, aires de jeux, espaces verts, salles de sport, centres de loisirs… Tout est mis en œuvre pour attirer les acheteurs Marocains et étranger.

Hajar Khalil