Depuis le début des années 2000, le Maroc déploie de nombreux efforts dans le but de booster son économie. Parmi les projets qui ont été lancés, le plan Azur 2020 qui vise à dynamiser le secteur touristique en créant de nouvelles stations balnéaires avec des infrastructures de qualité respectant toutes les normes de développement durable. A quelques mois seulement de la fin d’échéance, Sarouty vous dévoile le bilan de ce plan qui a nécessité un investissement de 15 milliards de DH.
Lancé en 2001, le plan Azur 2020 vise à renforcer les infrastructures touristiques qui existent déjà et à en créer d’autres afin d’attirer plus de visiteurs et donc générer plus d’offres d’emploi. Le projet phare de ce plan est la création de 6 stations balnéaires : Saïdia, Lixus, Mazagan, Mogador, Taghazout, et Plage blanche. Près de 60 000 lits sont prévus dans l’ensemble des 6 projets touristiques. Le but étant de mettre en place des destinations balnéaires compétitive à l’échelle mondiale.
A présent, seules les stations de Saadia et Taghazout ont pu répondre partiellement aux objectifs qui ont été fixés au lancement du plan Azur. Les autres stations peinent toujours à ouvrir leurs portes malgré les sommes exorbitantes qui ont été placées pour réaliser ces projets.
L’état d’avancement du plan Azur
Saïdia
Surnommée la “Perle Bleue”, Saïdia est une petite ville à très fort potentiel touristique. Sa proximité des aéroports de Nador, Oujda et Melilla ainsi que ses plages renforcent encore plus son infrastructure touristique. La station de Saïdia a été créée dans le cadre du plan Azur afin de renforcer le secteur économique de la région de l’Oriental. Lancé en 2001, le projet a été inauguré par SM le Roi Mohamed 6 en 2009, après de nombreux hauts et bas. La station a été tout d’abord gérée par le groupe Espagnol Fadesa puis le promoteur Marocain Addoha qui n’ont pas réussi à livrer ce projet suite à plusieurs dysfonctionnements. En 2012, c’est la Société de développement de Saïdia filiale de la CDG, qui prend le relais en prenant les commandes de ce projet. Pour ce faire, un budget de 300 millions de DH a été mis en place afin de relancer la construction et l’aménagement de la station balnéaire de Saidia. L’assainissement, le raccordement en eau et en électricité ainsi que d’autres travaux en dehors de la station ont nécessité un investissement de 600 millions de DH. Aujourd’hui, la station balnéaire de Saïdia se fraye petit à petit une place parmi les destinations les plus prisées au Maroc. La ville compte actuellement un aquaparc, une marina, 5 établissements hôteliers de luxe, 2 golfs et plusieurs résidences balnéaires. Malgré tous ces progrès, la station Saïdia est encore loin d’enregistrer un retour sur investissement, vu que la ville n’attire toujours pas un grand nombre de touristes.
Taghazout
La station balnéaire Taghazout a pour principale vocation de mettre en valeur le patrimoine naturel et culturel du Souss. Ce pôle touristique est axé sur le développement durable qui préserve le cadre authentique de la région. La station se glorifie d’ailleurs de son label «Eco-friendly» et de ses nombreuses certifications qui récompensent ses efforts déployés en faveur de l’environnement. A l’instar de Saidia, le projet de Taghazout a également souffert de plusieurs problèmes, notamment le retrait de quelques investisseurs. Aujourd’hui, la station compte près de 3 000 lits hôteliers contrairement à ce qui a été prévu, soit 16 000 lits. 6 hôtels de luxe sont en cours de réalisation actuellement à Taghazout (Tikida Riu Argan Bay, Hyatt Regency, Fairmont, Hilton, Pickalbatros et Marriott). Une multitude d’établissements dédiés au divertissement et aux loisirs verront le jour en 2020, notamment des clubs de plage, des courts de tennis et des golfs. Le but étant de créer un pôle renfermant tout ce dont les touristes auront besoin pour passer un séjour exceptionnel.
Lixus
Contrairement aux deux stations citées précédemment, Lixus n’a toujours pas pu ouvrir ses portes. Les difficultés financières dont a souffert ce pôle touristique a retardé son inauguration qui était prévue en 2010. Le positionnement de Lixus n’aide pas non plus à renforcer son attractivité. En effet, la ville de Larache n’est pas une destination touristique de renom, telle que Saidia ou encore Taghazout. Les investisseurs de leur côté sont réticents à l’idée d’investir dans des projets touristiques à Lixus sans pour autant avoir une visibilité sur les projets envisagés par l’Etat afin de booster l’attractivité de la région. Lixus comprend aujourd’hui un établissement touristique le Lixus Beach Resort qui a ouvert ses portes en 2017 et un golf. Des villas et des duplexes ont également été construits à Lixus. Les autres chantiers ont été officiellement stoppés.
Mogador
La station Mogador a nécessité un investissement d’1,8 milliards de DH pour la création des différentes infrastructures et établissements touristiques. Aujourd’hui, à peine 400 lits hôteliers ont été mis en place. Le projet s’étend sur 580 hectares et compte abriter 10 500 lits et générer 20 000 emplois directs. La station comprend actuellement un établissement hôtelier 5 étoiles, un practice de golf de 18 trous et des complexes résidentiels en cours de réalisation. Quelques investisseurs n’ont pas mené à terme leurs projets touristiques, notamment Ahlif et H. Partners qui n’ont toujours pas démarré les travaux de leurs établissements hôteliers.
Mazagan
La station Mazagan a pour vocation de consolider l’économie de la région d’El Jadida, qui malgré ses nombreux atouts n’arrive pas à attirer un grand nombre de touristes. La création d’un pôle balnéaire dans cette zone permettrait donc de mettre en valeur son potentiel touristique. Une enveloppe budgétaire de 2,6 milliards de DH a été consacrée à ce projet qui devait abriter près de 8 000 lits. Mazagan a pu tout de même se démarquer des autres stations prévues dans le cadre du plan Azur. Le pôle balnéaire d’El Jadida a réussi à atteindre partiellement les objectifs fixés dans le cahier de charge. La première tranche du projet a été livrée dans les délais et comprend un hôtel de 1000 lits et un golf.
Plage Blanche
C’est à une quarantaine de kilomètres de Guelmime que la station balnéaire Plage blanche a élu domicile. Contrairement aux 5 autres pôles touristiques du Plan Azur, les travaux de construction de Plage Blanche n’ont toujours pas démarré.
La lancement du plan Azur avait suscité l’intérêt de plusieurs investisseurs Marocains et étrangers qui se sont retirés après pour plusieurs raisons, telles que la stagnation du secteur immobilier et la crise financière. Les investissements colossaux qui ont été dédiés au plan Azur ont poussé l’Etat à relancer ce projet de grande envergure en créant notamment le Fonds Marocain de développement touristique et la Société de développement de Saïdia (SDS, filiale de CDG).
Hajar Khalil
